Une catastrophe nucléaire quatre fois plus dévastatrice que Tchernobyl Cachée par la Russie ?
Un rapport découvert par des chercheurs
russes dévoile au grand jour les tentatives de l’URSS pour dissimuler l’ampleur
de la contamination radioactive provoquée par des essais nucléaires effectués
au Kazakhstan entre 1949 et 1989, pendant la guerre froide. Une catastrophe qui
a été jugée comme quatre fois supérieure à celle de Tchernobyl.
DÉCOUVERTE D’UN RAPPORT CATASTROPHIQUE
DÉCOUVERTE D’UN RAPPORT CATASTROPHIQUE
D’après les archives connues à ce jour, des essais nucléaires soviétiques ont
eu lieu à Semipalatinsk au Kazakhstan en août 1956. Nous savions que ces essais
avaient causé l’anéantissement de la ville industrielle d’Ust-Kamenogorsk et
que 600 personnes irradiées avaient été hospitalisées.
Aujourd’hui, le constat est bien plus alarmant. Les conséquences de cette catastrophe
nucléaire ont été minimisées et des éléments ont été gardés « top secret ». Un
rapport a été retrouvé par des scientifiques de l’Institut de Biophysique à
Moscou dans les archives de l’Institut de médecine radiologique et écologie
(IRME) à Semey au Kazakhstan. Le document a ensuite été fourni au New
Scientist. Il faisait état d’une toute autre réalité.
Selon le rapport, les Soviétiques ont dissimulé les effets néfastes d’une catastrophe
nucléaire étant décrite comme quatre fois plus intense que le désastre de
Tchernobyl au niveau du nombre de pathologies infligées par les radiations. Le
rapport révèle en outre que les scientifiques soviétiques étaient totalement
conscients de l’ampleur des conséquences des essais nucléaires sur la santé
humaine, mais ils ont continué.
À tel point que la région a été celle où il y a
eu le plus d’essais nucléaires dans le monde dans les années 50 et 60.
Dans
le rapport, on apprend que trois expéditions ont été menées près de la ville
d’Ust-Kamenogorsk, mettant au jour une contamination persistante du sol et de
la nourriture dans les villes et villages à l’est du Kazakhstan.
LES CONSÉQUENCES DES DÉPÔTS RADIOACTIFS
Un mois après les premiers dépôts radioactifs, en 1956, le taux de radiation
était anormalement élevé, presque cent fois supérieur au taux « admissible » et
ce qui est recommandé comme sûr par la Commission Internationale de protection
radiologique
Le nuage radioactif provoqué par les essais nucléaires s’est déplacé sur de
nombreuses régions, notamment près de Znamenka où des médecins militaires ont
trouvé trois personnes avec la maladie d’irradiation aiguë. « Près de Znamenka,
les substances radioactives qui ont touché les gens et l’environnement sont
tombées à plusieurs reprises pendant des années », indique le rapport.
Par ailleurs, de nombreuses expéditions scientifiques avaient permis la mise en
place d’une clinique spécialisée, plus connue sous le nom de « dispensaire
anti-brucellose n°4 », toujours sous le contrôle de Moscou. Le nom de ce
dispensaire a été choisi « afin de ne pas attirer l’attention sur son activité
réelle » qui a été « classée comme top secret jusqu’en 1991 », explique Kazbek
Apsalikov, directeur de l’Institut de Biophysique à Moscou.
Beaucoup de rapports ont été déplacés par Moscou ou détruits avant leur transfert afin
d’éviter tout ébruitement des événements.
Cependant, le rapport qui a récemment
été découvert révèle « une importante contamination radioactive des sols, de la
couverture végétale et de la nourriture » dans l’est du Kazakhstan.
De plus, des échantillons de matières fécales avaient été prélevés sur les
populations d’une ferme collective, au sud d’Ust-Kamenogorsk, et les résultats
ont permis de constater qu’elles contenaient des niveaux élevés de
radioactivité, qui ne pouvaient plus être détectés entre deux et cinq jours
après avoir cessé de manger des aliments locaux.
Le rapport a minimisé les conséquences liées aux essais nucléaires sur les
différents changements dans le système nerveux des personnes. D’après les
écrits, ces changements « ne pouvaient pas être considérés comme les
changements qui ne sont nés que par l’impact des rayonnements ionisants », mais
plutôt issus de la pauvreté de la population, de la mauvaise alimentation ainsi
que de diverses maladies telles que la brucellose et la tuberculose.
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